PESSAC / XAVIER ARNOZAN

 

Ce ne fut qu’au milieu du XIXe siècle qu’apparurent les premières théories visant à la création de sanatorium. Brehmer, en Allemagne, en théorisa le premier les éléments constituants : établissements hospitaliers reposant sur une discipline sévère et alliant à titre curatif grand air, rééducation respiratoire et alimentation abondante et saine.

En 1899, le congrès de Berlin officialisa ces différents éléments en introduisant une notion supplémentaire : la cure de repos. Toutefois, en France, ce n’est qu’en 1919 que la loi Honorat légalisa la création de sanatorium, faisant obligation à chaque département de procéder à l’édification de ce type d’établissement. A Bordeaux, le développement de la tuberculose posa un grave problème à des hôpitaux confrontés au risque de contagion. Face aux pouvoirs publics impuissants, la lutte antituberculeuse, à partir du XIXème siècle, fut laissée à l’initiative individuelle ou d’associations charitables. Ainsi, en 1882, année où Koch découvre le bacille tuberculeux, le Docteur Armaingaud fonde la Ligue Antituberculeuse Française. Le mouvement, né à Bordeaux, s’étendit dans tout le pays et dix sept ans plus tard Brouardel et Thoinot fondèrent à Paris la société de préservation contre la tuberculose.

-

Les Docteurs Dupeux et Durand créent alors à Bordeaux l’association du sanatorium girondin, association à qui est due l’initiative de trouver un domaine proche de Bordeaux et pouvant convenir aux besoins de l’hospitalisation à vocation antituberculeuse. Son choix se porta sur le domaine de Feuillas, situé sur la route d’Arcachon propriété viticole appartenant à Mme Veuve Gibert.

En 1900, les travaux d’aménagement ouverts par une souscription privée commencèrent, confiés à Minvielle, architecte : arrachage du vignoble existant, plantation d’arbres d’essences variées, constructions diverses. C’est ainsi qu’en 1901-1902, est réalisé le pavillon des adultes, l’actuel pavillon IV, qui présentait, lors de sa mise en fonction, des aménagements tout à fait remarquables pour l’époque : chauffage central, éclairage électrique. Ce dernier pavillon est inauguré le 14 octobre 1902 et le Docteur Gentes, professeur agrégé d’anatomie, est nommé alors médecin résident. Des travaux d’agrandissement successifs, notamment en 1913 et 1914, ont permis de porter sa capacité à une centaine de lits. A cette époque, l’association du sanatorium girondin réunit parmi ses membres des représentants de toutes les classes de la société de la ville : en effet, pauvres ou riches, nul n’est épargné alors par le fléau de la tuberculose. Durant la première guerre mondiale, le sanatorium de Pessac, fut reconverti en station sanitaire destinée aux traitements des militaires écartés du service pour tuberculose et placé sous l’administration du Docteur Durand.

De 1903 à 1916, l’établissement accueillit 1 854 tuberculeux, femmes, enfants et hommes dont 428 militaires. Toutes les formes de tuberculose y étaient soignées, conditionnant ainsi des durées de séjour allant de quelques semaines à plusieurs années. Faute de ressources régulières, le sanatorium girondin connut, dans l’immédiat après guerre, de sérieuses difficultés de gestion. Dès lors, des discussions s’engagèrent avec les édiles bordelais, discussions débouchant sur l’acquisition du domaine de Feuillas par la ville de Bordeaux, le 30 mars 1919, mettant ainsi un terme à l’œuvre du Sanatorium girondin.

-

Sous l’impulsion de Fernand Philippart, maire de Bordeaux, et du Professeur Xavier Arnozan, adjoint au maire chargé des questions d’hygiène, un travail très important d’extension et d’aménagement du domaine existant fut réalisé. Le conseil municipal de Bordeaux décida dans une délibération du 9 mars 1920 de confier le domaine de Feuillas, pour sa gestion, à l’administration des hospices civils. Des acquisitions domaniales successives furent à nouveau réalisées au début des années 1920 et vinrent conforter le patrimoine originel.

Le règlement d’administration public du 17 avril 1943 constitua les hospices civils de Bordeaux en centre hospitalier régional. Dès lors l’hôpital Xavier Arnozan connaîtra un essor remarquable concrétisé par des acquisitions foncières successives et importantes ainsi que par la construction de nouveaux pavillons.En décembre 1946, le sanatorium Xavier Arnozan devient centre départemental de phtisiologie. Puis le 17 décembre 1951, le conseil municipal de Bordeaux décide de mettre à la disposition du centre hospitalier régional l’ensemble de l’infrastructure hospitalière existante.

-

D’autres constructions suivirent avec en 1954, la mise en fonction du pavillon médico-chirurgical et en 1957, l’ouverture du pavillon VII.Toutefois, dans les années 1960, par le recours à une antibiothérapie ainsi qu’à une chirurgie spécifique, la tuberculose pulmonaire va connaître une régression spectaculaire dans les chiffres de mortalité. A ceci va s’ajouter un raccourcissement notable des durées d’hospitalisation au bénéfice de traitements ambulatoires conduisant le patrimoine hospitalier à vocation phtisiologique à présenter dès lors un déclin rapide et important. .

-

L’hôpital Xavier Arnozan connut cette évolution et les constructions ultérieures ne furent plus en adéquation avec sa vocation primitive : ouverture d’une maison de retraite (1970), d’une crèche (1975) puis de l’institut de formation aux carrières de santé (1977).

Parallèlement, et depuis le début des années 1960, les pavillons anciens ont été successivement fermés ou reconvertis : ainsi, en 1963, les pavillons I et II sont transformés en pavillon d’hospice et en 1967, le pavillon V est dévolu aux services généraux. En 1975, le pavillon III fut fermé puis en 1978 le pavillon IV. ........

Les années 1980 vont accentuer cette évolution et en 1987 les services de pneumologie médicale des pavillons VI et VII sont transférés sur le site Haut-Lévêque. Ce sera également le cas, en 1995, du service de chirurgie thoracique. La vocation gériatrique de l’hôpital Xavier Arnozan, qui se dessinait déjà au début des années 1960, s’affirma alors par l’ouverture en octobre 1986 d’un centre de moyen et long séjours de 240 lits auquel est rattaché le centre de moyen et long séjours situé à Lormont. Parallèlement, se développa son rôle de centre de congrès au sein de l’institut de formation aux carrières de santé qui regroupe également nombre d’écoles paramédicales. à consulter aussi Votre séjour à l'hôpital Se former au CHU Guide de la tarification Urgences et n° utiles

 

TEXTE EXRAIT DU SITE DU CHU. > http://www.chu-bordeaux.fr/chub/

 

 

 

RETOUR